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SCHIAPPA ET PLAYBOY : QUAND LA FORME L’EMPORTE SUR LE FOND !


Capture d’écran de Mme Marlène Schiappa, en une du magazine Playboy, à paraitre, le 8 avril 2023.


Il y’a quelques jours, le peuple français apprenait, non sans une certaine surprise, qu’un membre du gouvernement, Madame Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargé de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative de France, allait figurer en première page du célèbre magazine de charme Playboy.


Pour rappel, selon Wikipédia :


« Playboy est un magazine de la presse masculine américain fondé à Chicago en 1953 par Hugh Hefner. Il est connu pour ses playmates et ses photographies érotiques. »


Il s’agit d’un magazine de charme qui dans les années 70, 80 et 90 était très populaire, partout dans le monde et dont la clientèle était essentiellement masculine. Mais avec l’émergence d’internet et d’une plus grande exposition du corps de la femme, peu à peu, le magazine a perdu en notoriété.


Le terme Playboy signifie d’ailleurs :


« Jeune homme avenant, séducteur, menant une vie oisive et facile ».


Mais alors, qu’est-ce que Marlène Schiappa fait-elle, en première page, d’un magazine qui, certes, a dû la faire rêver dans sa jeunesse, mais dans lequel elle n’aurait, certainement, jamais pu espérer apparaitre, si elle n’était pas un membre du gouvernement de la République française.


Selon certains dires, nombreux seraient les membres du gouvernement, à avoir été surpris et choqué par cette action de leur collègue, puisqu’il semblerait que la principale intéressée soit restée très discrète. Ce qui est certains, c’est que cette dernière qui est pourtant inscrite dans un projet politique commun, ne semble pas craindre sa hiérarchie. L’argument d’ailleurs avancé par cette dernière, pour se justifier, serait celui de la liberté de la femme de disposer de son corps.


En effet, sur Twitter Marlène Schiappa a Tweeté :


« Défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est partout et tout le temps. En France, les femmes sont libres. N’en déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites. »


S’il n’est pas discutable de dire que les femmes sont totalement libres, il n’en demeure pas moins que hommes et femmes, doivent faire attention à leurs faits et gestes, surtout lorsqu’ils sont appelés à de haute responsabilité publique. L’image du politique se doit d’être irréprochable. Surtout lorsque son image apparait aux côtés des couleurs du drapeau national.


Ce d’autant plus qu’il s’agit, ici, d’un magazine qui selon nous instrumentalise le corps de la femme pour le plaisir des hommes. Les positions suggestives adoptées par les femmes qui y apparaissent illustrent bien cet état de fait. Comme le démontre l’illustration, ci-après :



De même, pour les photos et propos suggestifs dudit magazine, comme, ci-après :


Sur cette première page de la parution numéro 10 de Playboy, on peut y voir une jeune femme dénudée portant un chapeau, avec pour légende, les termes suivants : « j’enlève mon chapeau et le reste à l’intérieur. »


Pour le cas de Marlène Schiappa, les développements précédents renvoient donc à la question du choix du magazine, plutôt qu’à la question relative à la liberté de la femme.


Le statut de Marlène Schiappa semble être la principale raison qui a conduit le magazine Playboy à s’intéresser à elle, puisqu’il semblerait que Roselyne Bachelot aurait, quant à elle, en son temps, refusé les avances de la célèbre revue.


En effet, là encore, indépendamment de la question relative à la liberté de la femme qui rappelons-le, est totalement acquise en France, nous nous interrogeons sur le fait de savoir si Marlène Schiappa qui dépend d’un collectif, à savoir, le gouvernement, peut agir de façon individuelle, au risque de perturber lourdement l’image de son gouvernement.


A cette question, nous laisserons les membres du gouvernement y répondre. Mais nous ajouterons quand même, que la liberté n’exclut pas le devoir.


Quoiqu’il en soit, ce qui pose difficulté avec certitude, c’est le timing de la parution. Timing totalement inapproprié, dans un contexte d’appauvrissement généralisé des français qui subissent de plein fouet l’inflation, alors que le ministre de l’économie Monsieur Bruno Lemaire avait affirmé « à la volée » que le mois de mars ne serait pas rouge. Ce qui est totalement discutable aujourd’hui. Mais aussi, dans un contexte de manifestations contre la réforme des retraites où chaque semaine, voire chaque jour, des françaises et des français manifestent pour améliorer leurs conditions de vie, le tout rythmé par des violences.


Ainsi, au regard d’un contexte social totalement délabré, voir un membre du gouvernement prendre des poses sur un magazine de charme parait en total décalage et peut être interprété comme « une erreur politique » qui risque de peser lourd dans la balance du gouvernement.


Il serait indifférent de dire que le fond (l’interview) porte réellement sur la liberté de la femme et le féminisme, puisque la forme (le choix du magazine, les photos…) a déjà produit un effet négatif.


On le constate déjà par les griefs des oppositions politiques faits au Président Emmanuel Macron pour avoir figuré, quant à lui, dans le magazine Pif Gadget, ce qui n’a rien à voir avec le cas de Marlène Schiappa, mais, la comparaison a pris une ampleur systémique et virale. Et ce, sans qu’il ne soit nécessaire de tenir compte de la teneur des interviews des principaux intéressés.


L’action individuelle de Marlène Schiappa est donc terriblement nuisible au Président Emmanuel Macron, déjà très affaibli dans les sondages ; mais aussi, la nuisance se prolonge jusqu’à l’ensemble du gouvernement à qui l’on reproche actuellement d'avoir fait un usage de l’article 49 al.3, pour la réforme des retraites (cf. notre article sur ce sujet https://www.avisdumessager.com/post/l-aricle-49-al-3-de-la-constitution-est-il-anti-democratique)


Une interrogation nous turlupine, néanmoins :


Marlène Schiappa n’a-t-elle pas agi de la sorte, justement parce qu’elle n’a plus rien à perdre, du fait qu’à l’occasion d’un remaniement ministériel, il a déjà été prévu de ne pas la reconduire ?

Seuls les membres du gouvernement pourraient répondre à cette question.


Nous finirons cet article en répondant au tweet de Marlène Schiappa. Pour rappel, celle-ci a indiqué, pour expliquer son choix de paraitre dans Playboy, que :


« Défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est partout et tout le temps. En France, les femmes sont libres. N’en déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites. »


A cela nous répondons :

Certes « défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est partout et tout le temps… » mais «Sur cette première page de la parution numéro 10 de Playboy, on peut y voir une jeune femme dénudée portant un chapeau, avec pour légende, les termes suivants : « j’enlève mon chapeau et le reste à l’intérieur. »


Pour le cas de Marlène Schiappa, les développements précédents renvoient donc à la question du choix du magazine, plutôt qu’à la question relative à la liberté de la femme.


Le statut de Marlène Schiappa semble être la principale raison qui a conduit le magazine Playboy à s’intéresser à elle, puisqu’il semblerait que Roselyne Bachelot aurait, quant à elle, en son temps, refusé les avances de la célère revue.


En effet, là encore, indépendamment de la question relative à la liberté de la femme qui rappelons-le, est totalement acquise en France, nous nous interrogeons sur le fait de savoir si Marlène Schiappa qui dépend d’un collectif, à savoir, le gouvernement, peut agir de façon individuelle, au risque de perturber lourdement l’image de son gouvernement.


A cette question, nous laisserons les membres du gouvernement y répondre. Mais nous ajouterons quand même, que la liberté n’exclut pas le devoir.


Quoiqu’il en soit, ce qui pose difficulté avec certitude, c’est le timing de la parution. Timing totalement inapproprié, dans un contexte d’appauvrissement généralisé des français qui subissent de plein fouet l’inflation, alors que le ministre de l’économie Monsieur Bruno Lemaire avait affirmé « à la volée » que le mois de mars ne serait pas rouge. Ce qui est totalement discutable aujourd’hui. Mais aussi, dans un contexte de manifestations contre la réforme des retraites où chaque semaine, voire chaque jour, des françaises et des français manifestent pour améliorer leurs conditions de vie, le tout rythmé par des violences.


Ainsi, au regard d’un contexte social totalement délabré, voir un membre du gouvernement prendre des poses sur un magazine de charme parait en total décalage et peut être interprété comme « une erreur politique » qui risque de peser lourd dans la balance du gouvernement.


Il serait indifférent de dire que le fond (l’interview) porte réellement sur la liberté de la femme et le féminisme, puisque la forme (le choix du magazine, les photos…) a déjà produit un effet négatif.


On le constate déjà par les griefs des oppositions politiques faits au Président Emmanuel Macron pour avoir figuré, quant à lui, dans le magazine Pif Gadget, ce qui n’a rien à voir avec le cas de Marlène Schiappa, mais, la comparaison a pris une ampleur systémique et virale. Et ce, sans qu’il ne soit nécessaire de tenir compte de la teneur des interviews des principaux intéressés.


L’action individuelle de Marlène Schiappa est donc terriblement nuisible au Président Emmanuel Macron, déjà très affaibli dans les sondages ; mais aussi, la nuisance se prolonge jusqu’à l’ensemble du gouvernement à qui l’on reproche actuellement l’usage anti-démocratique de l’article 49-3 pour la réforme des retraites (cf. notre article sur ce sujet https://www.avisdumessager.com/post/l-aricle-49-al-3-de-la-constitution-est-il-anti-democratique)


Une interrogation nous turlupine, néanmoins :


Marlène Schiappa n’a-t-elle pas agi de la sorte, justement parce qu’elle n’a plus rien à perdre, du fait qu’à l’occasion d’un remaniement ministériel, il a déjà été prévu de ne pas la reconduire ?

Seuls les membres du gouvernement pourraient répondre à cette question.


Nous finirons cet article en répondant au tweet de Marlène Schiappa. Pour rappel, celle-ci a indiqué, pour expliquer son choix de paraitre dans Playboy, que :


« Défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est partout et tout le temps. En France, les femmes sont libres. N’en déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites. »


A cela nous répondons :

Certes « défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est partout et tout le temps… » mais « défendre le droit des femmes à protéger leurs corps, c’est aussi partout et tout le temps… »


En effet, quid de l’adolescente française qui ne connaissait pas Playboy avant d’y voir une femme qui l’inspire, et qui se mettra à rêver de figurer, elle aussi, sur un magazine de charme qui, nous le pensons, ne lui réservera pas le même traitement qu’à Marlène Schiappa, lui imposant surement de montrer plus de parties intimes de son corps, pour satisfaire la clientèle masculine.


Il n’aura d’ailleurs échappé à personne que le magazine Playboy est plus connu pour ses photos de charme, que pour ses interviews.


En effet, dans une société où, malheureusement, les personnes lisent de moins en moins (jeunes et moins jeunes), ce sont les photos qui attirent l’attention et non le contenu d’une interview.


A notre avis, la parution de Marlène Schiappa dans Playboy plaide plus en faveur du libertinage que du féminisme, nonobstant l’interview qui accompagne les photos. Et si la liberté de la femme est un droit indiscutable, sa protection doit être un devoir, tout aussi indiscutable, et ce, « partout et tout le temps ! »


défendre le droit des femmes à protéger leurs corps, c’est aussi partout et tout le temps… »


En effet, quid de l’adolescente française qui ne connaissait pas Playboy avant d’y voir une femme qui l’inspire, et qui se mettra à rêver de figurer sur un magazine de charme qui nous le pensons ne lui réservera pas le même traitement qu’à Marlène Schiappa, lui imposant surement de montrer plus de parties intimes de son corps, pour satisfaire la clientèle masculine.


Il n’aura d’ailleurs échappé à personne que le magazine Playboy est plus connu pour ses photos de charme, que pour ses interviews.


En effet, dans une société où, malheureusement, les personnes lisent de moins en moins (jeunes et moins jeunes), ce sont les photos qui attirent l’attention et non le contenu d’une interview.


A notre avis, la parution de Marlène Schiappa dans Playboy plaide plus en faveur du libertinage que du féminisme, nonobstant l’interview qui accompagne les photos.


Et si la liberté de la femme est un droit indiscutable, sa protection doit être un devoir, tout aussi indiscutable, et ce, « partout et tout le temps ! »





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