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AFFAIRE NAHEL OU L’ILLUSTRATION D’UNE VIOLENCE POLICIÈRE HABITUELLE


La mort du jeune Nahel, le 27 juin 2023, abattu par un policier se croyant manifestement au-dessus des règles d’interpellation policière, mais aussi, se croyant au-dessus de la loi, a provoqué une vive émotion dans la population française. Population qui en a, plus que, « ras-le-bol » du laxisme de la justice vis-à-vis des bavures policières et des discours politiques à la limite de la discrimination !


Mais ce malheureux évènement questionne, plus largement, sur cette haine viscérale, consciente ou inconsciente, que ressentent de nombreux policiers à l’encontre de certains jeunes issus de nos banlieues.


Comment est-ce qu’un policier, c’est-à-dire une personne dépositaire de l’autorité publique, peut-il, pour des infractions routières en venir à brandir son arme tel un « cow-boy » sur un mineur ? Pire, comment en vient-il à l’abattre, sans aucun état d’âme, après l’avoir menacé de lui mettre « une balle dans la tête », pour ensuite dresser un procès-verbal aussi bien farfelu qu’imaginaire, inventant une histoire selon laquelle sa victime aurait tenté de l’écraser ?


D’abord, on notera qu’il n’est jamais naturel pour un policier qui vient de commettre une infraction pénale à l’encontre d’un mis en cause, dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, d’aller, spontanément se dénoncer lui-même à sa hiérarchie, il est plus courant pour lui de se servir de son autorité, pour s’auto-exonérer pénalement. Étant dépositaire de l’autorité publique l’affaire est simple, puisque personne ne croira le mis en cause. Il suffira pour lui de rédiger un PV d’incident, relatant une histoire imaginaire pour que celle-ci devienne la vérité judiciaire. Il est d’ailleurs très courant de voir des témoignages de policiers, dans une même, affaire, avec des PV quasi-identiques (mêmes fautes d’orthographes etc…).


A titre d’exemple : un policier qui brutalise illégalement une personne et qui finit par le blesser gravement au commissariat de police, dressera presque systématiquement un PV relatant une rébellion imaginaire ayant justifié l’usage de la force. Fort de ce PV, la victime n’aura aucune chance de s’en sortir devant les Procureurs et magistrats du siège. Celui-ci sera, en plus d’être condamné pour le délit qui l’a conduit au commissariat, condamné, au surplus, pour rébellion, malgré les violences policières qu’il aura subies et dénoncées. Seule une vidéo sauvage pourrait alors le sauver de cette machination.


Voilà pourquoi un policier sait qu’il dispose d’une grande marge de manœuvre avant d’être inquiété.


La famille de Nahel peut remercier les personnes qui ont filmé la scène, faute de quoi l’empathie de l’État aurait été tout autre.


Suite à l’affaire Nahel, il a aussi été dit que les policiers en avaient marre de voir leur autorité discutée. Nous répliquerons que, si cela est insupportable pour eux, nous les invitons à démissionner ! car justement le métier de policier consiste notamment à rétablir l’ordre et donc, pour cela il faudrait déjà être capable de supporter le désordre ! Ce qui semble un problème pour un grand nombre de policiers qui a bout de nerfs multiplient les brutalités car incapables de supporter le désordre qui précède l’arrivée de l’ordre !


Il est inutile de rappeler le pédigrée du jeune défunt. Les policiers doivent comprendre que leurs armes n’ont pas vocation à asseoir une quelconque domination sur les personnes, mais uniquement pour assurer leur protection et celle des autres.


Dans l’affaire Nahel on ne peut s’empêcher de penser que c’est le comportement brutal des policiers qui a incité la victime mineure a tenté de fuir ! En effet, qui se sentirait en sécurité avec une arme pointée sur soi ; arme tenue par un policier proférant des menaces de mort pour une histoire de délits routiers ?!

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